Le jeûne en naturopathie

Le jeûne, une alternative au tout médicament

En France, de nombreux stages de jeûne et randonnée sont organisés chaque année, en général par des naturopathes.
De tout temps, le jeûne a été associé à des pratiques spirituelles ou religieuses. C’est une des plus anciennes approches d’auto-guérison. Dans la nature, on a observé que les animaux cessent instinctivement de manger quand ils sont malades ou blessés.
Selon ses partisants, le jeûne contribuerait au maintien d’une bonne santé, au même titre qu’une alimentation saine, que l’exercice physique et la gestion des émotions.
Il convient de distinguer cures et jeûne. Le jeûne hydrique, le plus strict, consiste à ne boire que de l’eau pendant plusieurs jours, le repos complet est fortement conseillé pendant cette période. Dans les formes moins strictes, on peut également consommer des bouillons de légumes, des tisanes et des jus de fruits, pourvoyeurs de vitamines et de minéraux.
En France, on considère qu’il faut être en bonne santé pour entamer un jeûne, contrairement à l’outre-Rhin où le jeûne est devenu très populaire à partir des années 1960.

Les bénéfices du jeûne

Après deux ou trois jours de jeûne, les personnes constatent généralement une sensation de bien-être, un regain de vitalité et un meilleur sommeil.
Certains médecins contestent l’efficacité du jeûne en expliquant que l’organisme privé de nourriture fabrique des corps cétoniques à partir des graisses de réserve, au pouvoir encore plus dopant que le glucose utilisé habituellement par le cerveau ; ceux-ci enlèvent la sensation de faim et créent une fausse impression de bien-être.

Le protocole de jeûne

Pour être efficace, le jeûne doit durer au moins quelques jours, le jeûneur doit être au calme et de préférence en groupe, avec des activités physiques adaptées pour stimuler le processus d’élimination. Le jeûne n’est donc pas compatible avec une vie professionnelle et familiale.

La préparation au jeûne

Avant de jeûner, il est indispensable de se préparer en faisant une descente alimentaire progressive.

  • J-8 : suppression des produits raffinés à base de farine blanche, des sucreries et des excitants (café, thé noir, alcool, tabac).
  • J-6 : suppression des protéines animales, y compris les produits laitiers et les oeufs.
  • J-4 : suppression de tous les féculents (pain, riz, pâtes, légumineuses).
  • J-2 : on se nourrit uniquement de légumes verts, de fruits et de noix.
  • J-1 : on ne prend plus que des jus de fruits et de légumes.

Pendant ces quelques jours de descente alimentaire, on sera attentif aux réactions d’élimination qui pourraient déjà se manifester, l’organisme entamant le processus de détoxination. Plus l’organisme est intoxiqué, plus le protocole de descente alimentaire devra être allongé.

Les manifestations du corps pendant le jeûne

Ces réactions de l’organisme sont normales et témoignent du processus d’élimination : frilosité, maux de tête, mauvaise haleine, langue chargée, éruptions cutanées, urine foncée, nausées, sommeil perturbé, hypoglycémie passagère, baisse de tension, crampes musculaires, apparitions d’émotions, …

Les signaux d’arrêt du jeûne

Dans certains cas, le jeûne devra être arrêté, entre autre dans les cas suivants :

  • Malaises répétés avec sensation de perte de connaissance, syncopes
  • Chute de la tension artérielle < 8
  • Arythmie cardiaque répétée
  • Impossibilité de marcher
  • Absence d’urine
  • Crise d’acétone
  • Délire, hallucinations
  • Tétanie répétée
  • Bouffées d’angoisse

L’appel à un médecin peut également s’avérer indispensable.

La reprise alimentaire

Après le jeûne, on retournera progressivement à une alimentation normale sur une période de 6 jours :

  • J1 : uniquement des jus de fruits ou de légumes
  • J2 : uniquement du végétal, cuit ou cru
  • J4 : ajout des céréales (complètes)
  • J6 : réintroduction des protéines animales : viande, poisson, oeufs, fromage

Lors de la reprise alimentaire, on évitera à tout prix le sucre raffiné, le pain blanc et les produits à base de farine blanche, les excitants comme le café, le thé noir, l’alcool et le tabac, les aliments trop acides ou trop épicés.

Les contre-indications au jeûne

La pratique du jeûne n’est pas indiquée pour tout le monde, voici quelques contre-indications d’ordre général à respecter, entre autre :

  • Le diabète insulino-dépendant
  • L’insuffisance hépatique ou rénale
  • L’épilepsie
  • La présence d’un stimulateur cardiaque
  • La présence d’un organe greffé
  • Un cancer généralisé
  • L’anorexie, une maigreur importante
  • Des carences nutritionnelles avérées
  • L’hyperthyroïdie
  • La grossesse et l’allaitement
  • Les phases avancées de la maladie d’Alzheimer ou de la sclérose en plaques

Reportage télévisé de la chaîne de télévision Arte

Le 29 mars 2012, Arte a diffusé une émission intitulée « Le jeûne, une nouvelle thérapie ? ».
En Russie, en Allemagne et aux États-Unis, des médecins et des chercheurs ont étudiés les effets étonnants du jeûne sur les patients.
Aux Etats-Unis, une étude publiée en février 2012 a démontré que de courtes périodes de jeûne peuvent être aussi efficaces que la chimiothérapie dans le traitement de certains cancers chez les souris.

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6 réponses à Le jeûne en naturopathie

  1. Igor dit :

    Merci pour cet article ! J’ai toutefois une question : est-ce que le jeûne peut, dans certaines circonstances, être dangereux ?

  2. je suis convaincue que ça ne peut être que bon pour moi mais que c’est dur de m’y tenir!
    Manon

  3. Grégory dit :

    Merci pour cet article. Il confirme mon expérience personnelle.
    J’ai fait un jeûne hydrique de 17 jours au mois de septembre dernier. Après avoir lu quelques livres sur le sujet (notamment ceux du Dr Shelton et du Dr Mosseri), je me suis lancé dans l’aventure essentiellement pour me débarrasser d’eczéma et d’allergies diverses entraînant un peu d’asthme et des bronchites asthmatiformes assez régulières…
    J’ai donc jeûné 17 jours. Je n’avais pas de durée initiale et j’aurais volontiers continué si je n’avais pas eu à retourner travailler…
    J’ai vécu tout ce que j’avais pu lire…langue chargée, urines chargées, grosses crises d’eczéma, améliorations des sens (ouïe, odorat, vue, goût et toucher !), amélioration sensible de la mémoire…Bref j’ai senti qu’au fur et à mesure du jeûne mon corps se débarrassait de toutes ses toxines…
    J’ai repris l’alimentation au bout de 17 jours. Et comme le préconisait le Dr Mosseri, je n’ai mangé pendant 17 jours que des fruits frais et des légumes crus afin de poursuivre cette désintoxication.
    Aujourd’hui :
    Je n’ai pas avalé un seul médicament depuis plus de 9 mois (pas une aspirine, pas une granule homéopathique…). Je n’ai plus d’eczéma. Je n’ai plus d’asthme. Je n’ai pas eu de bronchite. J’avais une rhinite allergique qui a quasiment disparue. Je me sens beaucoup plus en forme.
    Et je me prépare à recommencer ! Le plus difficile étant de « maîtriser » son environnement social qui ne comprend pas le jeûne et qui prend peur quand il apprend que ça fait deux semaines que vous ne buvez que de l’eau…

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